Meyer
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  • Les portraits décalés

     

    En 2005 et 2007, à l’occasion des Rencontres africaines de la photographie à Bamako, plus de 3000 «Portraits décalés» ont été réalisés en collaboration avec le Cinéma Numérique Ambulant (CNA) et avec l’aide de jeunes femmes photographes maliennes.
    Chaque jour, dans un quartier différent de la ville, les habitants ont choisi un fond dans le catalogue d’images issu des archives du collectif montreuillois Tendance Floue. Puis chacun s’est fait photographier dans le studio numérique ambulant installé pour l’occasion. Le soir, à la nuit tombée, plusieurs dizaines de photomontages, superposant portraits et fonds, ont ainsi été projetés sur un écran du CNA Mali, au cœur du quartier.
    Ces «Portraits décalés» ont une filiation. Ils s’inscrivent dans une culture photographique africaine, celle des studios de quartier où l’on se fait volontiers tirer le portrait devant une photo de paysage ou un fond peint. Mais avec les «Portraits décalés», il ne s’agit plus de la représentation sociale, identitaire, du portrait de quartier. Meyer souhaitait inviter les gens au voyage. Les photomontages ne sont pas au service de leur image mais au service de leur imagination.
    Dans ce pays, le voyage est souvent lourd de sens et d’enjeux, ceux qui s’y engagent choisissent la séparation, le sacrifice et le péril d’une vie bouleversée. Ici, juste le désir immédiat et brut, intime, instinctif.
    Pourquoi cette femme a-t-elle voulu aller en Sicile? Pourquoi ce garçon a-t-il décidé de poser devant un barrage de CRS? Pourquoi celui-ci dans la campagne népalaise? Et celle-là dans une rue pékinoise? L’envie leur appartient. La rencontre entre les gens et le monde qu’ils se sont choisi est joyeuse ou grave, espiègle ou recueillie : elle est la matérialisation ludique du souhait. À chaque image, le décalage produit sa propre poésie. Il y a dans ces images frontales, dans leur composition simple, directe, quelque chose d’impalpable. Elles portent la trace de la possibilité de création de chacun. Les gens des «Portraits décalés» nous racontent une histoire. La photographie leur en offre la possibilité. En donnant le pouvoir à leur imagination, cette aventure artistique est aussi politique. Le monde nous appartient. Ces images reposent sur une ambiguïté qui n’est pas une tromperie. Meyer n’a pas proposé un voyage impossible, un rêve inaccessible : les «Portraits décalés» sont un voyage. Improbable et pourtant réel. Ils sont un voyage photographique.

     

    Le projet a pu être réalisé avec :
    Le soutien d’Olympus France
    L’aimable autorisation des photographes de Tendance Floue.
    La participation du CFP (Centre de formation photographique de Bamako) et des femmes photographes : Fatoumata Diabaté, Bintou Camara, Awa Fofana, Ouassa Sangaré, Kadiatou Sangaré, Mariétou Sissoko, Salimata Traoré, Alimata traoré dite Diop.
     
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