Olivier Culmann
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  • Autour – NEW YORK, 2001-2002
     
    Les premières images des attentats du 11 septembre 2001 me sont parvenues, comme à des millions d’autres personnes, dans l’irréalité la plus totale. À travers l’écran de télévision, la dimension de la catastrophe restait confinée dans l’ordre du cinématographique, de la fiction, de l’impensable. Il fallait y aller pour tenter de réaliser l’événement.
    Au début, il y avait encore quelque chose : des pans de murs continuaient à fumer. Et, très vite, il n’y eut plus rien à voir.
    Mais les gens venaient malgré tout et regardaient le vide. Eux-mêmes essayaient de vérifier l’anéantissement.
    C’est en photographiant les passants autour des ruines du World Trade Center quelques jours, puis quelques mois après les attentats, que l’expression de leurs visages s’est imposée.
    Le reflet de leurs doutes sur la réalité de la destruction, leur tentative de se représenter l’inimaginable répondaient à mon propre effort d’appréhension. Après la brutalité de l’événement, restait alors à explorer ce hors champ de la catastrophe, la répercussion de l’actualité, sa résonance sur les vivants.
    J’ai volontairement tourné le dos au lieu de l’attentat pour observer ceux qui s’en approchaient.
    Figés, hébétés, puis passants, furtifs, spectateurs de quelques secondes : les Américains portaient sur leurs visages les abyssales interrogations apparues avec la destruction.
     
    Prix SCAM Roger Pic, 2003
     
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