Nulle part / Patrick Tourneboeuf
A quoi ressemblent les stations balnéaires une fois les vacanciers partis?
Rien ne ressemble plus à une station balnéaire qu’une autre station balnéaire.
La distance ne change rien : même si plusieurs centaines de kilomètres les séparent, l’ambiance qui les imprègne reste identique.
Remuantes, peuplées et colorées tout l’été, elles révèlent un autre visage quand la bise hivernale est venue. Le ciel bleu azur, les palmiers décoiffés par le vent et l’océan à portée de main sont toujours là. Pourtant, à bien y regarder, une impression de malaise et de solitude s’installe peu à peu. Les volets des maisons se révèlent désespérément clos. Le temps semble avoir arrêté sa course. Et nulle trace de présence humaine ne peut être décelée…
Contre toute attente, malgré les différences d’architecture, cet habitat procure le même sentiment d’uniformité et de désolation.
Au-delà de l’effet visuel souvent saisissant, ce travail photographique dépasse le simple constat sociologique ou ethnographique.
Il prend une véritable dimension politique et témoigne de l’aberration de certains partis pris d’aménagement urbain. Ces photographies immobilisent le temps pour mieux éveiller la conscience et l’esprit critique de ceux qui les découvrent. La nature, elle, se moque bien de ces considérations. En l’absence des estivants, elle semble reprendre possession des lieux. Comme pour mieux témoigner de la fragilité des constructions de l’homme…
Extrait d’un texte de Christophe Quillien
Expositions :
2012 – Rencontres Photographiques d’Arles, Galerie SFR, Arles / France
2011 – Festival Transphotographiques, Maison de la photographie, Lille / France
2007 – 17èmes Rencontres Photographiques, Galerie « Le lieu » à Lorient / France
2005 – Espace d’art contemporain, galerie Voûtes du port de Royan / France
2005 – Museum project Galerie M+B Fine Art à Los Angeles / USA