Projets Collectifs
Korea On/Off
2016-2017
Réalisée dans le cadre de l’Année France, en partenariat avec la Fondation GoEun de Busan, l’oeuvre collective KOREA ON/OFF est constituée d’un ensemble choral de douze récits photographiques et/ou vidéos réalisé sur deux ans et couvrant une grande partie du territoire coréen. Inventant une nouvelle formule de narration collective, ce projet inédit autour des quelques lignes de force qui font la spécificité et la renommée du collectif : poésie et engagement, individualités et partage, affirmations et déséquilibres. Chœur à voix et entrées multiples, les récits coréens de Tendance floue proposent une vision inédite du pays et tissent un univers singulier et complexe.
Le projet a donné lieu à une exposition d’ampleur présentée à la Cité internationale des arts (Paris, France) et au Musée GoeEun de la photographie (Busan, République de Corée). Un ebook et un catalogue d’exposition trilingues sont parus à cette occasion (Art Book Magazine Éditions).
Olivier Culmann
나 / 타자
Moi / Les autres
Olivier Culmann, inlassable collectionneur d’Autres, part à la découverte de l’imagerie populaire coréenne. L’interrogeant sans relâche, il s’incruste, au sens propre du terme, et nous entraîne au plus profond de la relation passionnelle que les habitants de la péninsule entretiennent avec leur propre image, à la poursuite – forcément illusoire – d’un moi parfait et sans bavure. Maniant un humour corrosif et un sens de l’observation aussi tendre qu’implacable, Culmann nous hypnotise et nous invite à explorer cette obsession dévorante. Mais qui sommes-nous, nous-mêmes ?
Meyer
텅빔 / 충만
Le vide / Le plein
Meyer crée des mondes qui nous sont inconnus. Il fabrique des séquences d’images qui croissent, se multiplient, deviennent des labyrinthes et parfois se résolvent. Ses fées et ses démons se jouent des images. Ses mondes nous ressemblent tant que nous les habitons sur le champ. De ses tours de passe-passe, nous ne voyons que la poésie. Mais, derrière ses illusions, un autre monde renâcle et rugit comme un fauve, allégorie d’une société d’où l’Homme s’efface. Il nous dit: «Aristote considère l’espace comme quelque chose qui indique un rapport vivant avec les relations d’ordres déterminées dans le monde, qui le fonde même en quelque sorte. L’essence du monde.»
Gilles Coulon
침묵 / 음악
Silence / Musique
Gilles Coulon, photographe français, emmène Seokho Zeon, musicien coréen, pour un voyage incertain. La route défile, les paysages se succèdent, les étapes se ressemblent. À force de rouler, un morceau de musique prend forme sous nos yeux. Fade Away. Et peu à peu, les photographies de paysages deviennent musicales. Ainsi, l’odyssée commune des deux complices s’enroule au fil du temps autour d’une relation émouvante et nomade. Un road movie au plus près de la création, à la recherche d’une île presqu’imaginaire.
Pascal Aimar
존재 / 부재
Présence / Absence
Comment oublier l’absence, quand c’est elle qui fait sens ? Où sont-ils, celles et ceux qui ont disparu dans l’au-delà des limbes de la Haute Frontière ? Comment se fait-il que, malgré les années qui ont passé sur leur disparition, leur place soit toujours occupée ? Et quelle est donc cette matière dont est composée leur absence si vivace ? Derrière les foules que croise Pascal Aimar, les questions habitent ses images, cherchant à leur donner corps. Et âme.
Patrick Tournebœuf
대기 / 땅
Air / Terre
D’un côté claque la lumière éblouissante des bâtisseurs, des négociants, des visionnaires. Elle est zénithale, blanche, sans compromis. Le cadre est d’équerre, l’angle bien droit et l’horizon ne manque pas d’aplomb. Mais au revers de la médaille, sur la face obscure des songes, les gratte-ciels tanguent dangereusement dans le ciel noir, vert ou pourpre de la nuit, emportant avec eux accidents de voitures et néons écartelés.
Bertrand Meunier
소음 / 말
Bruit / Paroles
En une lente dérive des continents, le monde ancien et le monde moderne s’éloignent l’un de l’autre sous les yeux de Bertrand Meunier. Le doute s’installe entre le fracas qui entoure les ouvriers des ateliers de pièces mécaniques et les paroles pleines d’interrogations des étudiants de l’ère numérique. Les ruines et le futur s’observent entre les failles du Temps et de l’Histoire. Les paysages du rêve veillent sur les matins gris d’un pays écartelé entre les tenailles du devenir. Pour cette série, Bertrand Meunier s’est inspiré du film Pieta de Kim Ki-duk.
Thierry Ardouin
수직 / 수평
Vertical / Horizontal
Ils attendent. Ils avancent. Attendent. Puis avancent à nouveau. Ils font et défont le monde, soumis. Ils se hâtent de prendre la place de ceux qui sont devant, eux-mêmes soumis aux lois de ceux qui sont devant. Épuisés. Le champ magnétique de l’insoumis aimante le libre-arbitre. Mais la marche du Pouvoir, la Verticale du même nom, peut toujours s’inverser. Basculer l’horizon(tal).
Mat Jacob
흑 / 백
Noir / Blanc
Constat de la multiplication des informations, de leur aspect indigeste. Scan numérique de la ville en un temps T. Superposition des couches. Suivi JPG et compression de l’attraction poétique. Traversée des strates. Pixels anonymes. Traces de pas… Interrogation sur la valeur des choses dans un système de consommation des images, de production effrénée et de marche collective numérique. Mat Jacob présente des «tas de choses» illisibles, réduites à leur strict minimum.
Flore-Aël Surun
보이는 것 / 보이지 않는 것
Visible / Invisible
Fascinée par la lumière des esprits, engagée dans une quête incessante d’ondes empathiques, Flore-Aël Surun devait fatalement se frotter aux étincelles du chamanisme et goûter aux ensorcellements des danses entre mondes réels et mondes irréels où le Mudang(le chamane) communique avec dix mille esprits. Au-delà de l’hyper visualité crépitante du spectacle des transes, la photographe se penche sur le miroir sans tain des regards adolescents pris dans les rets de l’invisibilité de leur avenir.
Philippe Lopparelli
안 / 밖
Dedans / Dehors
Aussi loin que sa mémoire remonte, Philippe Lopparelli sort la nuit et revient aux aurores. Dedans, dehors, il croise les poulpes, quelques lémuriens et d’autres encagés. Il marche, crépitant, aux marges de matins qui ont perdu leur calme, aux frontières de jours hésitant à renaître, tout encombrés qu’ils sont d’hymnes bleus et d’épaves. Déplaçant les cases de son Tetris intérieur, il s’aventure, il s’aventure et toujours nous retrouve. Mais c’est nous qui sommes perdus.
Denis Bourges
전 / 후
Avant / Après
23 novembre 2010. 22:15 AFP: La Corée du Nord a tiré mardi des dizaines d’obus sur une île sud-coréenne, tuant deux soldats, déclenchant des tirs de riposte des forces de Séoul et provoquant un tollé international. (…) Une cinquantaine d’obus, selon la chaîne de télévision YTN, sont tombés sur l’île de Yeonpyeong(environ 1,500 habitants), située en mer Jaune, dans une zone que se disputent les deux Corées et qui a été le théâtre d’autres incidents par le passé. (…) Le bombardement a tué deux soldats et fait 18 blessés, dont 15 soldats et trois civils, selon des sources officielles. 9 Novembre 2015. Je suis sur l’île. Impossible d’approcher, d’interroger. Comment porter un regard par-delà les censures et les malentendus. Je reste face à face avec les habitants, recueille les visages de ces pêcheurs, figés dans leur silence… Des légendes puissantes se racontent et déjouent l’Histoire.
Alain Willaume
위 / 아래
Dessus / Dessous
En coréen, masque se dit tal. Ce mot a deux significations: la première est «malheur» ou «maladie»; tomber malade se dit ainsi talnatda. L’autre est «visage» et tire son origine du mongolien ancien. Suite à l’alerte à l’épidémie de coronavirus MERS en juin 2015, les habitants de Séoul se protègent et mettent des masques. Et Alain Willaume atterrit à Séoul…Dans la profondeur des villes sommeillent nos peurs. Suffit-il alors de faire surface pour retrouver l’air libre et échapper aux manipulations ? Épidémie fictive ou réelle, intoxication de l’information ou désinformation politique, simple détail dans le paysage urbain, nouvelle mode ou dernière collection acquise par le musée du masque de Hahoé ?… Les métaphores de Willaume rôdent et enserrent son récit dans une châsse d’énigmes.
Exposition
Produite par le Musée GoEun de la photographie de Busan, l’exposition Korea On/Off est une expérience multimédia qui plonge le spectateur dans un événement photographique singulier à la croisée du social, du poétique, du philosophique et du politique.
Historique de présentation
Musée GoEun de la photographie (Busan, République de Corée) / 2017
Cité internationale des Arts (Paris, France) / 2016
Infos et conditions de location : tf@tendancefloue.net /+33 (0)1 48 58 90 60
Livre
Korea ON/OFF (Art Book Magazine Édition, 2016)
A l’occasion de l’exposition Korea On/Off du collectif Tendance Floue présentée dans le cadre de l’année France-Corée à la Cité internationale des Arts à Paris (30 août-25 septembre 2016), puis au Musée Goeun de la Photographie à Busan en Corée du Sud Art Book Magazine (17 décembre 2016-22 février 2017) publie un ebook trilingue, complément de l’exposition. Le catalogue de Korea On/Off retranscrit le travail du collectif en proposant une présentation détaillée de chacun des douze récits de l’exposition, ayant tous un auteur et un thème singuliers.
Photographies : Pascal Aimar, Thierry Ardouin, Denis Bourges, Gilles Coulon, Olivier Culmann, Mat Jacob, Philippe Lopparelli, Bertrand Meunier, Meyer, Flore-Aël Surun, Patrick Tournebœuf, Alain Willaume
Nombre de pages : 144 pages
Format : 138 cm
Prix : 9,99 euros