Réalisés en 1998, les images et les entretiens -souvent en duo- de jeunes Bamakois révèlent une génération ni désespérée, ni rassurée. Une ville déjà immense, aux kilomètres de rues en terre, où se réunissent à la nuit tombée les grins, groupes amicaux, comme au village. Des relations bon enfant, rieuses et respectueuses ; on flirte et plus, on écoute les parents, on pense au mariage, et au travail qui manque pour y parvenir. Peut-être y lira-t-on plus d‘indolence que d‘insolence. Oui, sans doute, les jeunes de Bamako n‘ont guère l‘esprit frondeur ; après trente-trois de régime autoritaire, le Mali connaît une réelle démocratie, ils en profitent avant tout. Quant à l‘indolence, erreur : l‘énergie, l‘envie, l‘espoir regorgent. La modestie aussi.