Photographes / Pascal Aimar
PASSANTES
2002
« Vivre est assez bouleversant
Quoique que médisent nos sceptiques
De quoi demain sera-t-il fait
ô plus on va plus on le sait
car enfin le jeu perd sa mise
et les dès meurent dans nos mains
Porte de plus en plus étroite
Qu’il est maigre notre destin
Pour y trouver de quoi fuir. »
Georges Perros, Une vie ordinaire
Etrangères et hiératiques, semblables mais lointaines, discrètes mais saisissantes, ces Figure(s) s’élèvent comme des miroirs de nos propres solitudes. Saisis à la dérobée, parmi la foule des rues ou le trafic de nos villes, ces visages qui se ressemblent, qui nous ressemblent, apparaissent et s’effacent tels des fragments d’âmes.
Ce travail relève d’une systématique photographique. En allant au plus serré, j’ai cherché à m’immiscer dans l’intimité de la foule en m’attachant, non pas à représenter des individus, mais à rendre visible cette part aiguë et tragique de la conscience humaine.