Photographes / Pascal Aimar
NO MAN’S LAND, UNE ZONE D’INCERTITUDE ET D’AMBIGUÏTÉ
2010
Entre la porte de Bagnolet à Paris et la ville de Bagnolet, entouré par l’avenue Ibsen et l’avenue Cartellier, se trouve une des zones les plus pollués de l’agglomération parisienne. Dominés par les deux tours jumelles des Mercuriales, des kilomètres de bitume s’entrecroisent sur plusieurs niveaux. Cette zone voit passer quotidiennement des centaines de milliers de personnes, la plupart enfermés dans des véhicules routiers, quelques uns à pied. Certains même y dorment, profitant de l’abri des ponts pour planter leur tente. Beaucoup de trottoirs dans cette zone sont interdits aux piétons. Si l’on s’y risque, bien souvent ils ne mènent nulle part. Il faut alors courir en évitant les voitures pour regagner la zone sûre. Les voitures vampirisent l’espace physique et sonore. L’individu, sur ses deux jambes, n’a d’autres solutions que de traverser, pour aller de l’autre côté. Les traces de son passage restent longtemps sur le bitume.