Photographes / Olivier Culmann

The Others

2009-2013

The Others est un travail sur les codes sociétaux de l’Inde et ses modes de représentation. Son matériau de base est une série d’autoportraits rendant compte des spécificités visuelles et vestimentaires définissant chaque indien. Dans une société aussi cloisonnée que celle de l’Inde, il s’agit de retranscrire la variété des éléments constituant l’identité de l’individu : religion, caste, classe sociale, profession, origine géographique… Ces portraits se déclinent ensuite de façon protéiforme et selon les différents procédés de création iconographique pratiqués en Inde : photographie de studio de quartier, utilisation de Photoshop par les laboratoires numériques, peinture…The Others propose un voyage virtuel à travers l’une des sociétés les plus compartimentées au monde et dont la production visuelle est l’une des plus prolifiques. Olivier Culmann explore ici les limites de la photographie et questionne l’élaboration du statut social à travers la construction de l’image de soi.

Phase 1

Portraits traditionnels dans des studios photographiques de quartier
Les studios représentés dans ces photographies sont répartis entre différentes villes d’Inde, notamment Delhi et les régions environnantes, Chennai, Pondichéry et Bombay.

Phase 2

Portraits avec utilisation de matériels numériques
Dans les studios photographiques de quartier, il était de tradition d’avoir une veste et une cravate à disposition des clients venant se faire tirer le portrait, ainsi qu’un choix de fonds à motifs ou paysages peints. À l’ère du digital, des fonds sont créés sur ordinateur et des photographes proposent des CD avec des corps sans tête, plaisants et généralement bien habillés, sur lesquels il ne reste qu’à déposer sa propre tête. D’autres CD proposent des corps sans visage (la chevelure et les oreilles restent présents sur le document vendu), des couvre-chefs (chapeaux, bérets, turbans…), des chevelures ou encore des cadres à motifs. Les portraits qui suivent associent ces matériaux numériques aux visages des portraits réalisés initialement

Phase 3

Recomposition et colorisation de photographies déchirées
Olivier Culmann donne, à différents laboratoires de retouche numérique, l’une ou l’autre moitié des morceaux d’une photographie déchirée. Dans la tradition de la réfection de photographies de famille endommagées (temps, moussons, déchirures…), il leur demande de reconstituer entièrement le visage, puis de le coloriser. Les exemples qui suivent montrent deux ou trois versions des images obtenues à partir de morceaux différents d’une même photographie.

Phase 4

Peintures réalisées à partir de photographies
Olivier Culmann donne à un peintre des photographies – en noir et blanc – et lui demande de les reproduire en utilisant différents styles (généralement issus des traditions de peintures d’affiches de films). Comme pour les recompositions d’images, le peintre est libre de l’interprétation des couleurs et du fond.